VISAGES des KURDISTANS

        

              Visages des                              KURDISTANS 




du 26 Septembre au 2 Octobre                          2021 






en partenariat avec la Communauté de communes de Lalbenque-Limogne











Renseignements pratiques :
Réservations pour le concert , à partir du 13 septembre  ( 15 € )
aux Offices de Tourisme Vallée du Lot : Lalbenque 0565315005 Limogne 0565243428
ou mail ava46@orange.fr
ou tel 0608700782
Il est prudent de réserver ; nombre de places limité , selon conditions sanitaires

La conférence du jeudi 30 sera en participation libre 


« Les Kurdes n’ont d’amis que les montagnes ».




" La montagne est la citadelle de mon cœur "




« Kurdes sans Kurdistan » un peuple et une 
nation sans État.



 Hebdo Le 1  n°270 







Cette séparation territoriale , divisant le peuple kurde entre des états prédateurs, s'est produite dans les années 20, au lendemain de la  Première Guerre mondiale. 
Auparavant , la grande majorité de la population kurde a été pendant très longtemps sous la domination de l'Empire Ottoman. 
Le 10 Aout 1920, le traité de Sèvres consacre le partage de l'empire ottoman et prévoit la création d'un Etat Kurde automne.
De 1920 à 1923, le nouvel homme fort en Turquie, Mustapha Kemal "Atäturk", libère le sol turc de toute occupation étrangère.
Le traité de Lausanne, signé le 24 juin 1923 entre Ankara et les alliés, rend caduc le traité  de Sèvres, vécu comme une humiliation 
par la Turquie,  et détruit tout espoir de création d'un Etat Kurde autonome. 
Ce sera le début de tentatives d'assimilation de la population kurde et de sa rébellion










Le drapeau du Kurdistan est officiellement celui du Gouvernement régional du Kurdistan
La partie rouge représente la détermination, le courage,  la combativité des Kurdes et également tous leurs martyrs. Le vert symbolise les montagnes, collines et plaines remplies de vert tandis que le blanc représente la paix et la prospérité

Le soleil rappelle les origines zoroastriennes des Kurdes, le feu et le soleil ayant été les forces sacrées. Ses 21 rayons désignent le nouvel an kurde qui prend lieu le , à l'arrivée du printemps.













La fierté des Kurdes c'est le refus de la soumission













Hiner SALEEM



Le Kurdistan est un territoire sur lequel ne s'exerce pas de discrimination religieuse ou ethnique et où, au contraire, les minorités sont accueillies et protégées . 
                                Gérard Chaliand 


DIMANCHE  25 Septembre LALBENQUE

CINEMA 

en partenariat avec CinéLot 


My Sweet Pepper Land
2013 France - Allemagne Réalisé par Hiner Saleem 1h34 avec Korkmaz ArslanGolshifteh FarahaniSuat Usta

Festival de Cannes 2013 sélection "un certain regard" 
 7 nominations 




 




Lieu : salle de conférence JJ Chapou   Lalbenque 
16h
tarif : 6 €


TELERAMA : On aime beaucoup TTT

Genre : western d'orient.

Retour au Kurdistan pour Hiner Saleem. Après un détour par Paris (Si tu meurs, je te tue), le cinéaste retrouve le chemin des hauts plateaux du Moyen-Orient. Quelque part entre l'Iran, la Turquie et l'Irak, une jeune femme essaie de vivre sa vie et d'exercer son métier, loin des hommes de sa famille. De son côté, un officier de police, ancien combattant pour l'indépendance du Kurdistan, fuit sa mère, qui ne pense qu'à le marier. Ils vont s'aimer, bien sûr, en affrontant ensemble les obscurantistes qui règnent sur la région.
Burlesque, absurde, fantaisie : chez Hiner Saleem, l'humour console de tout — du moins, il aide à vivre. Dans cette zone de non-droit où la sauvagerie du paysage épouse la rudesse des hommes, le cinéaste s'amuse à orientaliser les codes du western. A la lueur des lampes à pétrole d'un saloon des steppes, son shérif levantin rappelle L'Homme des Hautes Plaines, de Clint Eastwood, et sa horde de hors-la-loi, les bandits en cache-poussière d'Il était une fois dans l'Ouest. Mais sous la stylisation perce la détresse d'une jeunesse asphyxiée par la famille et la société. Et puis il y a l'actrice iranienne Golshifteh Farahani, bannie par les mollahs, vibrante dans ce rôle d'insoumise. Quand sa ­silhouette se détache sur les montagnes au crépuscule, que s'élève le doux son du hang, cet instrument méconnu, il semble évident que la grâce existe. Dans le Kurdistan rêvé de Hiner Saleem, en tout cas. — Mathilde Blottière













Dans les montagnes du jeune Kurdistan indépendant, un couple glamour défie l'ordre ancien... Un western oriental plein de panache, avec Golshifteh Farahani ("Paterson"). Baran, qui a combattu comme peshmerga pour l'indépendance du Kurdistan irakien, se refuse, une fois celle-ci conquise, à moisir à Erbil, la capitale, pour profiter des miettes du nouveau pouvoir. Après une tentative ratée de retour à la maison – sa vieille mère essayant compulsivement de le marier –, il estaffecté comme shérif dans une bourgade de montagne, où se rejoignent les frontières avec l'Iran et laTurquie. Son prédécesseur a été assassiné par un chef de bande, Aziz Aga, qui entend poursuivre tranquillement ses trafics (notamment de médicaments périmés) et garder le village en coupe réglée. Labelle institutrice venue d'ailleurs, Govend, contrecarre également les lois non écrites en vigueur : non seulement elle veut éduquer les enfants, mais à 28 ans, toujours célibataire, elle prétend diriger sa propre vie. En outre, il lui arrive d'aider les jeunes maquisardes kurdes de Turquie qui, elles aussi, dérangent les affaires du potentat local.





Hiner Saleem, de son vrai nom Azad Shero Selim, né le 9 mars 1964 à Akré (Kurdistan iraquien), est un réalisateur, scénariste, producteur de cinéma d’origine kurde, qui a fui le régime de Saddam Hussein à 17 ans pour ne pas avoir à rentrer au parti Baas et s’est réfugié en Europe d’abord en Italie , où il est devenu peintre , puis en France.

Dans un récit autobiographique publié en 2004, Le Fusil de mon père , il raconte les exactions commises contre le peuple kurde, et son enfance et son adolescence marquées par l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein.

 



En 1997, il réalise son premier long métrage Vive la mariée… et la libération du Kurdistan , au sein duquel il retrace la vie d’un militant kurde réfugié à Paris.



En 2003, dans Vodka Lemon ,tourné en Arménie,  il s’intéresse au quotidien des Kurdes en Arménie





Quatre ans plus tard, dans son film Dol ou la Vallée des tambours , il se penche sur le destin des Kurdes en Iran et en Turquie. 








Hiner Saleem signe des œuvres engagées pour la reconnaissance des droits du peuple kurde. Ses films ont reçu de nombreux prix (à la Mostra de Venise, au Festival international du film de Locarno, au Festival de Cabourg...).

















CONFERENCE/DEBAT 
 La Question Kurde et la géopolitique du Proche-Orient 




animée par Hamit BOZARSLAN 


et Raymond Haroutioun KEVORKIAN 



quelques rappels historiques et un décryptage de la situation contemporaine sous l’angle géopolitique 

Lieu : salle de conférence JJ Chapou   Lalbenque 
20h30
Participation libre 






Compte rendu de la conférence de Hamit Bozarslan, « La question kurde dans les années 2010 : la nouvelle donne », tenue le 27 février 2017


https://www.lesclesdumoyenorient.com/Compte-rendu-de-la-conference-de-Hamit-Bozarslan-La-question-kurde-dans-les.html





























Sur les événements récents : 

Les  Kurdes de Syrie ont été abandonnés à 3 reprises : dans l'été 2016 lors de l'invasion du Chahba, en janvier 2018 lors de l'invasion d'Afrine et en octobre 2019 , la trahison occidentale lors de l'invasion du Rojava.


Octobre 2019 : Syrie : pourquoi l'offensive turque contre les Kurdes est "immorale et dangereuse"







Hamit Bozarslan et Raymond Kevorkian ont publié ensemble : 









SAMEDI  2 OCTOBRE 

CONCERT du TRIO Rusan FILIZTEK

  Rusan FILIZTEK ; saz, oud et chant 

   François ARIA  ; guitare flamenca

 Mauro GARGANO ; contrebasse 


lieu : Eglise d'AUJOLS    20h30  
Tarif ; 15 €  réduit 12 € ( demandeurs d'emploi ) 






Rusan FILIZTEK a 27 ans, il est un stranbej, ce qui désigne en Kurde le musicien et chanteur virtuose. À travers son instrument de prédilection, le saz, il conte des ballades, des louanges, des chants d'amour, de nostalgie, d'humour et de gaieté. 

Il est originaire de Diyarbekir au Kurdistan turc et apprend le saz enfant avec son père puis il étudie dans écoles de musique telles que Sakarya et Marmara université en Turquie. Il est l'initiateur de nombreux projets musicaux (festivals, concerts,...) et joue dans de nombreux groupes en Europe et en Moyen-Orient. Il a voyagé au Moyen-Orient pendant plusieurs années afin d'approfondir ses connaissances dans la musique et le chant Kurdes. 

Il est installé à Paris depuis 20145  afin d'étudier à la Sorbonne 4 en master d'ethnomusicologie. En France, Il a été invité dans des festivals comme le Festival de l'imaginaire à l'institut du monde Arabe, le festival chant de marin avec un groupe Breton ( Kazut de Tyr), a joué dans un film de Tony Gatlif . 

Depuis 2016, il participe au projet européen de Jordi Savall, Orpheus XXI. De Jordi Savall au grec Solon Lekkas, ce jeune virtuose recompose son répertoire orientale entre jazz, baroque et traditionnel.


En 2019, Ruşan Filiztek reçoit le Prix des Musiques d'ICI, une belle récompense au niveau national concernant les musiques du monde.

Son premier disque en solo est en cours de production. Il sortira en 2021 sur le label Accords Croisés




"Une housse noire accompagne Rusan Filiztek dans le moindre de ses déplacements. Accrochée à son dos, elle laisse deviner la présence d’un instrument oblong. "C’est un tembur ! Le luth du Moyen-Orient, joué aussi bien par les Turcs que les Syriens, les Irakiens ou les Grecs. Il ne me quitte jamais". Sur les scènes de France qu’il sillonne depuis quatre ans, cet instrument chante un souvenir d’enfance, celui des premières leçons données par son père musicien quand il avait six ans. Une époque décisive qui conduira Rusan à intégrer le conservatoire national de Sakarya et l’Université de Marmara en Turquie. À l'ombre de l'enseignement officiel, il approfondie ses connaissances de la musique et du chant kurde, turc, grec, arménien et araméen par de nombreux voyages à travers le Kurdistan musical. Ce sera le sud-est de la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran mais aussi l’Arménie, la Géorgie ou encore la Sibérie. Cette passion pour l’ethnomusicologie, comme pour le tembur paternel, ne l’a jamais quitté : le musicien rédige actuellement un mémoire à la Sorbonne sur les pratiques musicales des Assyro-chaldéens en banlieue parisienne, auprès du spécialiste de la musique anatolienne, Jérome Cler, et se rêve à enseigner cette matière à l’université. Sur la scène d’un amphithéâtre ou d’un festival, le même credo accompagne Rusan Filiztek : tout connaître de la musique kurde, pour mieux la transmettre en héritage et qu'elle ne disparaisse pas. Le jeune homme pose un doigt sur le front : "Ce que l’on conserve là est en sécurité. Personne ne peut le voler, ni le brûler, ni le détruire"." Max Dozolme – France Musique

https://www.youtube.com/watch?v=vroizNbL2VA


Rusan Filiztek et François Aria se sont rencontrés au détour d’une jam parisienne en 2017. Véritable coup de foudre musical, ils décident de s’associer, pour concilier l’univers du flamenco et de la musique traditionnelle kurde.
Viennent ensuite de nombreuses propositions venant accentuer l’idée d’une fusion plus moderne ; une composition instrumentale de François aux harmonies et accentuations rythmiques fantasques, et l’idée de réarranger les pièces du géant de la guitare flamenca Paco de Lucía.
De cette envie commune de créer ce flamenco  » kürdili » nait Zêr-Av


https://www.youtube.com/watch?v=VfEWihMpEg8








 Rusan Filiztek (saz), François Aria (guitare), Sylvain Barou (flûte et duduk) interprètent Mésopotamia et Nomad de Rusan Filiztek. Une émission enregistré en public le 06 novembre 2019 au Carreau du Temple - Paris 3ème, en collaboration avec le Prix des Musiques d'ICI et le Festival Villes des Musiques du Monde.


SANS SOUCI

« Je voulais présenter d’où je viens et où je vais », résume Rusan Filiztek à propos de Sans souci, son premier album solo, dont le défi était de taille : oser chanter dans plusieurs langues, y compris des langues qu’il ne parle pas et retrouver l’esprit des troubadours de siècles anciens. « Je ne parle pas grec, je ne parle pas arménien mais je peux interpréter leur musique. »


Pour ce musicien baroudeur, originaire de Turquie, mais qui a depuis arpenté toute la région (Syrie, l’Irak, le Kurdistan, l’Iran, l’Arménie, la Géorgie avant d’arriver en France en 2015) il était tout naturel d’utiliser le saz, instrument emblématique et représentatif de ces différents territoires traversés : « J’ai choisi de la jouer avec le saz, qui est le plus ancien instrument d’Anatolie – il y est attesté depuis deux mille ans. Avant la chute de l’empire ottoman, si l’on va en Anatolie tout le monde joue du saz. Et tous les troubadours chantent en plusieurs langues. »


A part deux titres traditionnels sur des modes orientaux en langue grecque et arménienne pour lesquels il a pris un oud grec, et pour Sans souci, chanson gallo bretonne qu’il accompagne au saz à trois cordes, le saz à 7 cordes est utilisé tout au long de ce bel album, jouant un rôle central qui reflète la réalité de toutes les cultures d’Asie Mineure.

Distribution
Rusan Filiztek : Voix, Saz, Oud

Artyom Minasyan : Duduk

Collection VOX POPULI



Mauro Gargano

Mauro Gargano

Contrebassiste, compositeur jazz (1972, Bari, Italie)

 

Un autodidacte à la progression fulgurante
Né à Bari en 1972, Mauro Gargano s'est passionné très tôt pour la musique. Enfant, il restait scotché le matin devant la télé, hypnotisé par les musiques que la RAI diffusait en fond sonore sur la mire, avant le début officiel des programmes... Au point d'inquiéter ses parents, sourds aux velléités du garçon de jouer d'un instrument. Puis un drame a frappé la famille. Le père, pilote de course de côte, s'est tué sur un circuit. Mauro avait 11 ans.

Quelques années plus tard, à 19 ans, le jeune homme s'est lancé seul dans la musique, en autodidacte, jouant comme un forcené sur une basse électrique d'occasion. Prenant enfin des cours dans une école de musique de Bari, il était recruté au bout de six mois seulement par les profs pour accompagner les examens ! Chez un ami, à 23 ans, il "rencontre" enfin, selon ses termes, "l'amour de sa vie, la contrebasse". "J'ai pris la contrebasse dans les mains et je me suis dit : 'C'est incroyable, c'est exactement ce que je cherchais !'" Lui qui coupait tous les sons aigus de sa basse électrique a été bouleversé par la vibration grave de ce nouvel instrument. La vieille basse aussitôt revendue, Mauro Gargano entame sa nouvelle vie de contrebassiste.


Sa poétique personnelle essaie de combiner des composantes plus traditionnelles telles que le jazz, la musique classique, les musiques folkloriques du monde, en essayant de les mettre en communication avec les nouvelles influences de la musique contemporaine et les nouveaux langages musicaux du pop-rock. Il essaie autant que possible d'élargir sa façon de composer tout en restant ouvert à toutes les formes d'art, puisant son inspiration aussi de son expérience personnelle humaine et musicale.




Le répertoire du Concert est fait de  compositions de  Rusan Filiztek et  de chants traditionnels de l’Anatolie et  de Mésopotamie , en particulier Araméens, Arméniens et Yezidis.
Le programme ci-dessous est celui qui était prévu en septembre 2020. Rusan  Filiztek ne nous a pas donné cette année de programme précis et il préfère s'adapter au public et peut etre d'improviser. 


         1-Nomade

https://youtu.be/Gy6RhGgGzX4

2-Exile 


     3- Mésopotamia

  

Rusan Filiztek Trio  : Mésopotamia, Nomad (Filiztek, Aria, Barou) ; 

https://www.youtube.com/watch?v=maFRV_03Nxk


     4- Ahmedo - lamentation kurde


     5- Aparani Par - danse arménienne 


     6- Ez Kevokim - danse kurde


     7- Zyriab - Paco de Lucia 

Le morceau Zyriab, composé par Paco de Lucia, est un arrangement original. Il fait référence à Zyriab, né dans un village kurde de Mossoul en Irak, l’une des principales figures de l’histoire de la musique arabo-andalouse au IXème siècle.
Il introduisit le oud –luth arabe- en Andalousie après lui avoir ajouté une 5ème corde et en développant le jeu au plectre. C’est ce luth qui s’est répandu dans le reste de l’Europe.

L'histoire de ZYRIAB est développée dans le programme des "Visages de Syrie" 2017 sur ce blog, avec le concert/spectacle de Bab Assalam 



     8- Mirkut - chant récolte kurde

https://music.youtube.com/watch?v=N7sTMvoHVmQ&list=RDAMVMN7sTMvoHVmQ


     9- Diyarbekir Pesrevi et Urfa Diwani instrumantal ouverture

https://www.youtube.com/watch?v=YUSRqZJniBo


    10- Serfedini chant Yezidi religieux


 SERFEDINI, chant religieux Yezidi   : https://www.youtube.com/watch?v=vWzcLhV30d0



Traditionnel kurde et du sud de la Syrie : Je dors le coeur blessé (Waed Bouhassoun/Rusan Filiztek) https://www.youtube.com/watch?v=gtkjLqU20DQ



La musique kurde est principalement populaire et anonyme. Les circonstances de son élaboration sont en fait très diverses . A l'origine, purement vocale, la chanson est composée souvent par une femme désireuse d'exprimer ses sentiments de tristesse ou, plus rarement, de joie. Elle peut aussi surgir au cours des joutes poétiques auxquelles se livrent les jeunes gens et les jeunes filles sur les sentiers des retour d'alpages, de même qu'à l'occasion d'autres réunions de jeunes: rencontres nocturnes sur la place du village, festivités commémorant le Nouvel An, cérémonies de mariage qui peuvent durer de trois jours à trois semaines. Ou bien encore, elle sera créée sous le coup d'évènements tragiques.

Une fois créée, la chanson s'adjoint un accompagnement instrumental et acquiert l'anonymat par l'entremise des dengbêj (bardes) qui, au cours de leurs déplacements de village en village, de campement en campement, la diffusent et la rendent populaire.

Un dengbêj est un paysan ayant des capacités exceptionnelles de mémoire, une qualité de la voix ou la maîtrise éventuelle d'un instrument de musique. Le dengbêj ne se contente pas de diffuser d'un bout à l'autre du territoire kurde les créations locales des autres en se faisant ainsi un agent efficace de l'élaboration d'une culture nationale kurde: il est lui-même créateur, poète, compositeur. 


C'est à travers ces chants que les enfants kurdes apprennent l'histoire de leur peuple, tout au moins celle des deux derniers siècles. La plupart glorifient ceux qui se sont courageusement battus pour la liberté. Cela dit, il existe aussi des chants relatant les querelles intestines pour la possession des meilleurs pâturages ou pour le partage des eaux d'irrigation, quand ce n'est pas pour la défense de l'honneur familial ou tribal.



Instruments musicaux

La musique kurde se caractérise, sur le plan instrumental, par la prépondérance des instruments à vent, l'absence totale d'instruments à archet-si fréquents dans les musiques populaires turco-mongoles-ainsi que celle des instruments à cordes frappées et de la flûte traversière, autre instrument répandu en Orient.



 Les instruments principaux sont:

 

1. La blûr ou flûte de berger est l'instrument de base dt la musique populaire. Tuyau sonore taillé dans un rameau de mûrier ou de noyer, la blur ne possède ni encoche, ni anche. Sa fabrication étant rustique et souvent peu soignée, elle n'a pas de dimensions standard. On peut tout au plus indiquer quelques ordres de grandeur: elle comporte soit sept, soit neuf trous équidistants, à l'exception du dernier, séparé d'un intervalle plus grand de l'avant-dernier trou. L'ouverture est à l'arrière.

Jouée souvent en solo, la blûr accompagne assez fréquemment des chants d'amour et des chants épiques,  sans oublier qu'elle sert aux bergers de moyen de communication avec leur troupeau.




2. Le dûdûk qu'on appelle encore fîq est surtout utilisée dans les vallées et hauts plateaux de la région kurde septentrionale en Turquie. On la trouve également dans les musiques de certains peuples du Caucase (Arméniens, Azerbaidjanais, etc.).



Le dûdûk est un tuyau taillé dans un rameau de mûrier ou d'abricotier, d'une longueur moyenne de 32 cm, perforé de huit trous équidistants sur la face supérieure et d'une ouverture à l'arrière, très légèrement évasé vers l'extrémité supérieure où s'introduit une embouche en roseau de 12 cm environ. Son usage dans l'accompagnement des chants de guerre ou d'amour traditionnels tend à devenir général. De plus, associée à la def (grosse-caisse), elle peut accompagner des danses.

3. Le tenbûr, ou luth kurde est l'instrument le plus populaire de cette catégorie.

Le tenbûr le plus courant a une caisse de résonance en forme de demi-poire (taillée dans du mûrier), six cordes métalliques pincées avec un plectre, un manche en noyer d'environ un mètre portant six chevilles et 32 ligatures non équidistantes et ajustables. Sa table de bois n'est pas percée.

Le jeu de tenbûr n'appelle en principe pas l'adjonction de la percussion. Il est du reste utilisé seul pour accompagner des chants traditionnels de la plaine et surtout les chansons politiques où son usage est devenu général. 

 par Kendal NEZAN, Président de l'Institut kurde de Paris


Lamentations improvisées

Chez les Kurdes les lamentations sont pour la plupart totalement improvisées, en tout cas au niveau des paroles. Les femmes expriment leurs émotions et souvent leur détresse à travers ces chants qui ne respectent pas de codification précise mais sont interprétés dans certaines situations ou circonstances : le deuil, la séparation ou encore l’exil.

Ces lamentations ont aussi un autre rôle : permettre de conserver une mémoire collective de l’histoire kurde. 





et pour en savoir plus :



LES FILLES DU KURDISTAN, UN COMBAT POUR LA LIBERTÉ

Collection : Témoins du monde
Date de parution : 26/08/2021
À travers les histoires d’abord parallèles puis croisées de trois filles, de Paris à Kobané, en Syrie, du Kurdistan de Turquie au Sinjar en Irak, Mylène Sauloy témoigne du mouvement des femmes kurdes luttant contre Daesh, héritières d’une longue tradition de résistance.
Un village en construction quelque part au nord de la Syrie. Tout autour, des ruines. Une ambiance de fourmilière : des centaines de femmes, certaines en treillis, d’autres voilées, des jeunes et des moins jeunes s’activent, portant d’énormes briques de terre, piochant, creusant, érigeant. Elles construisent un village de femmes ! Sur les ruines d’une guerre aux ingrédients religieux, impérialistes, pétroliers et post guerre froide, dans une région gangrénée par un patriarcat rance, des imams assassins, des dictateurs et théocrates de tout poil, pousse donc une société rêvée dont l’avant-garde est résolument féminine… Et qui pourrait bien nous donner des leçons de démocratie et de parité !
À travers les histoires d’abord parallèles puis croisées de trois filles, de Paris à Kobané, en Syrie, du Kurdistan de Turquie au Sinjar en Irak, Mylène Sauloy témoigne du mouvement des femmes kurdes luttant contre Daesh, héritières d’une longue tradition de résistance.

•Inspiré du documentaire réalisé par Mylène Sauloy sorti en 2016: La guerre des filles, couronné par plusieurs prix (Prix spécial du jury et prix du public FIGRA…)
Quelles sont les origines mythiques du peuple kurde ? Y a-t-il eu par le passé un royaume kurde unifié ? Ont-ils participé au génocide des Arméniens ? Tous les Kurdes sont-ils musulmans ? Qui est le légendaire Mustafa Barzanî ? Qui sont les peshmergas ? À quoi la jeunesse kurde aspire-t-elle ? Que veut le PKK ? Israël est-il leur principal allié ? Quel rôle joue la diaspora kurde ? Contrairement aux peuples arabes ou des Balkans, les Kurdes n’ont jamais eu droit à leur État-nation. Depuis l’avènement de l’islam au viie siècle, le destin des Kurdes semble scellé dans un écartèlement perpétuel entre l’Irak, l’Iran, la Turquie et la Syrie. Pourtant, la revendication d’un État unifié, ou au moins d’une certaine forme d’autonomie là où ils habitent, n’a jamais cessé et s’est amplifiée depuis le démembrement de l’Empire ottoman. Minorisés, les Kurdes ont subi, entre autres, la répression dans le sang de leurs révoltes en Turquie dans les années 1920 ou le gazage par Saddam Hussein en Irak en 1988. Depuis l’invasion américaine de l’Irak en 2003, les révoltes des printemps arabes en 2011 et le développement du conflit syrien, la « question kurde » a pris une ampleur internationale.En 100 questions clés, voici décryptés les rendez-vous manqués avec l’Histoire, les fondements et les défis de taille qui attendent ce peuple, un siècle après la fin des empires moyen-orientaux.













Kobané Calling : le roman graphique qui raconte la terreur djihadiste





AVEC CEUX QUI LUTTENT CONTRE DAECH

Dessinateur italien, Zerocalcare s'est transformé en journaliste d'investigation pour suivre le conflit syrien. Envoyé par l'Internazionale, le Courrier international italien, à Kobané, théâtre d'une importante bataille entre les Kurdes et l'État islamique, Zerocalcare a partagé le quotidien de l'armée et des civils. 

Ce voyage a servi de matériau pour l'élaboration de l'album Kobané Calling. Il livre en dessin un reportage juste et détaillé, sincère et émouvant de son passage aux confins de la Syrie, de la Turquie et de l'Irak. Loin des préjugés et des simplifications, Zerocalcare essaye de retranstrire le conflit dans sa globalité et appréhende les enjeux du territoire dans leur ensemble. Sorte de porte parole des populations, il fait état des craintes, des apirations et des doutes des habitants de Kobané qui tentent de survivre et se battent pour préserver leur quotidien. 



Rentrée Littéraire septembre 2021


Patrice Franceschi : "Abandonner les Kurdes, comme les Afghans aujourd'hui, est une faute politique"

https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-vendredi-20-aout-2021


liens : Association France Libertés Danièle Mitterrand  https://www.france-libertes.org/fr/


Fondation Institut Kurde de Paris  https://www.institutkurde.org/

 




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